Saïd Hajji
Sa Majesté la Presse
Dans les années 30, Saïd Hajji a été l’un des premiers journalistes à défendre les libertés publiques. Mémoire d’un nationaliste en avance sur son temps.
L’œuvre de Abderraouf Hajji, intitulée Saïd Hajji, Naissance de la presse nationale marocaine (publiée aux éditions Mohammed Hajji, 2007) a le mérite de regrouper dans un même ouvrage, la vie d’un personnage trop méconnu du public marocain. L’auteur propose un travail de fourmi, qui reproduit de l’arabe au français, des écrits littéraires, politiques et journalistiques inédits de son frère et qui éclaire sur les idées d’un précurseur qui a roulé sa bosse durant l’occupation française. Saïd Hajji, qu’on appelait Sa Majesté la Presse, n’a vécu que 30 ans, mais ses réalisations restent inscrites à l’encre indélébile dans la mémoire du journalisme marocain.
Une famille engagée
La date de naissance de Saïd Hajji le place malgré lui dans l’histoire. Il voit le jour un 29 février 1912 à Salé. Soit un mois jour pour jour avant la signature du Traité de Fès qui sonne le glas du protectorat français. Tout un symbole, car durant sa vie, l’homme n’a cessé de se battre pour l’indépendance du Maroc. Il a ainsi suivi les traces de son arrière grand père, Sidi Ahmed Hajji, qui avait combattu les espagnols pour libérer la ville de Mehdia en 1681. Le père de Saïd Hajji, répondant lui aussi au prénom d’Ahmed était commerçant. Il travaillait dans la fabrication de produits textiles et faisait partie des plus grandes fortunes de Salé. Patriote dans l’âme, Ahmed Hajji a placé son cadet Saïd, ainsi que les deux derniers de ses quatre autres fils, à l’école coranique pour ne pas qu’il côtoie les fils de notables des écoles franco-musulmanes de l’époque. (more…)
Larbi Essakalli
L’homme qui murmurait à l’oreille de Hassan II
Chef d’orchestre médiatique de l’ancien roi du Maroc, Larbi Essakalli était un pionnier du journalisme marocain. Retour sur une carrière riche en événements.
Par Hicham Bennani
« Amis téléspectateurs, bonsoir !» Une phrase courte, simple et directe que Larbi Essakalli prononçait à chaque journal télévisé dans les années 60. Ce pionnier du journalisme a roulé sa bosse sous le règne de deux rois emblématiques : Mohammed V et Hassan II. Et si les deux souverains fascinent encore de nos jours, c’est en grande partie grâce à l’image qu’ils dégageaient à travers les médias. La radio et la télévision entretenaient le lien entre le roi et le peuple, grâce à un chef d’orchestre : Larbi Essakalli. (more…)
Hommage à Hicham Belqas
FNAÏRE like an angel
Le décès de Hicham Belqas, membre du groupe de Rap FNAÏRE restera à jamais gravé dans les mémoires.
Hicham Belqas est mort. La nouvelle a fait du bruit dans tout le Royaume et en particulier dans le milieu des artistes Marocains. Ce DJ de l’un des groupes de Rap marocains les plus engagés était âgé de 25 ans. Il est décédé dimanche 15 juin vers 13h30 lors d’un tragique accident de voiture dans des circonstances occultes. Ironie du sort, une des chansons du groupe évoque la conduite dangeureuse (« Sogane Belmagloub »). Né le 11 mai 1983, Hicham Belqas fait partie de la bande depuis la sortie de l’album « Yed El Henna » il y a environ un an. Il avait, à l’époque, pris la place de son cousin Khalil, un des fondateurs de FNAÏRE, plus connu sous le pseudo de DJ Van. Avant d’être DJ du groupe, il était figurant dans le clip « Matkich Bladi ». Son premier concert avec le groupe fut au festival Alegria Chamalia de Chefchaouen en 2007. Il contribuait activement, derrière ses platines, au succès de FNAÏRE. «Hicham était quelqu’un de très gentil, d’intègre, de généreux, il avait beaucoup d’humour…» déclare Majda El Krami, qui connaissait bien la victime. Cette dernière a créé un groupe sur le site Internet de rencontre Facebook, en hommage au DJ. (more…)
Ils nous ont quitté en 2007
Driss Chraïbi
Décédé le 1er avril 2007 à Crest (France)
Driss Chraïbi est un des pionniers de la « littérature maghrébine d’expression française ». Né le 15 juillet 1926 à El Jadida (Mazagan à l’époque), cet ancien du lycée Lyautey effectue des études de chimie à Paris en 1945 et obtient un diplôme d’ingénieur chimiste en 1950. Par la suite, il se consacre à l’écriture et se fait remarquer en 1954 avec un roman autobiographique : Le passé simple. Jugé trop critique vis à vis de l’Islam et des traditions de la société patriarcale marocaine, le livre fait scandale auprès de l’intelligentsia du Royaume. En profond désaccord avec le système « hassanien », le plus anarchiste des écrivains marocains s’exile pendant 25 ans. Il n’a jamais hésité à prendre position et à défendre des intellectuels en difficultés comme le poète Abdellatif Laâbi. L’intronisation de Mohammed VI sera perçue comme le début d’une ère nouvelle par le romancier. (more…)
Béjart l’éternel
Maurice Béjart n’est plus.
Le chorégraphe et danseur Maurice Béjart s’est éteint le jeudi 22 novembre à l’âge de 80 ans. Une énorme perte pour la danse contemporaine. L’artiste a été hospitalisé à Lausanne pour des affections cardio-pulmonaires la semaine précédent son décès. Il avait déjà été admis à l’hôpital il y a un mois et traînait des problèmes de santé depuis quelques années. Véritable bourreau de travail, l’homme préparait un nouveau ballet qui devrait être présenté à partir du 20 décembre à Lausanne, puis à Paris en février 2008. Le maître, même s’il a tiré son ultime révérence, restera immortel de part son immense carrière. (more…)
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